« Marine t’es une ancienne moche devenue bonne MDR ! »

Voici le genre de phrase que j’ai pu recevoir il y a encore quelques années. 

Plus tôt encore : « descends de là ! tu as cru que tu étais un poids plume, tu vas finir par péter les lattes du canapé avec ton cul de pachyderme. »

Comme c’est adorable… merci. Très encourageant pour une ado de treize ans en pleine puberté.

Comme vous l’avez compris mère nature en avait décidé autrement. Et ça, ça n’a pas toujours était vécu de la meilleure des façons. J’avoue.

L’ayant précisé précédemment, je faisais partie de ces… comment dire sans impacter mais un peu quand même : « grosses, moches, hors normes » mais aussi « non ça va c’est un petit embonpoint » voilà merci on a compris.

Cheveux épais comme jamais, coupe à la Mireille Mathieu (limite) ma mère avait eu cette idée de génie de tout couper. Tout ! C’est-à-dire une bien belle chevelure aux boucles d’or, ce qui d’après les mecs du bahut était encore à peu près potable chez moi. Me voilà rassurée. 

Un, deux, trois, petits coups de ciseaux ! CUT ! Me voici avec le casque Playmobil afin de se sentir au mieux dans ces baskets Buffalo à flammes roses. (Vous visualisez)

Il s’agissait d’une pseudo skateuse mais au sol, peinant à faire un holy qui aura malgré tout permis de faire rire la galerie. Une allure à pleurer mais qui semblait être sacrément tendance à l’époque, c’est-à-dire : le baggy ultra-large faisant ressembler n’importe quel jeune du Lycée à une tente Quechua enfin n’exagérons pas, mais personnellement me permettait de dissimuler ma bedaine et mes poignées d’amour comme ce uc’ d’éléphant. On s’en souvient. Eh oui ! c’était moi, la grosse, Dumbo, que c’est rigolo. Attention ! pas de nom mais un adjectif afin de vous mettre dans une case. Au moins, j’avais ce privilège d’en avoir une des cases, voilà. Aucune amertume, jamais.

Évidemment, j’étais une adolescente complexée comme jamais en raison des réflexions à foison qui pouvaient tant pleuvoir à mon égard, notamment dans la cour du collège par les soi-disant BG qui à l’heure actuelle doivent probablement un peu moins moufter.

Revenons aux faits, celle de la caricature afin de distinguer au mieux la personnalité de cette ado plutôt mal barrée, celle qui écoutait du Linkin Park, du Saez à pleurer afin de retrouver un mental ensoleillé que mon frère cadet pourra témoigner, il paraîtrait même que ses oreilles en saignent encore, la faute à KYO et bien comme il faut. Musicalement parlant, tout en griffonnant quelques chansons dans le vent qui cachaient un tempérament volcanique intérieur comprenant beaucoup de douceur dans son cœur, malgré les quelques malheurs qui pouvaient me rendre parfois bien trop réservée en extérieur. Une affaire complexe qui m’a valu un style de vie pré-pubèrement parlant médiocre malgré un bon sens développé, mais bien souvent caché par un manque de confiance causé par l’humanité, rien que ça.

L’adolescence, cette glorieuse période de vie comprenant bien plus d’une étape, s’entremêlant avec des rires et des larmes, des fêtes et défaites. Comiques avec le recul, honteuses lors du moment présent, c’est donc ça la vie des grands enfants.

C’est aussi l’étape du lien amical qui se créer avec cinquante amis à la clé, prêts à voler à votre secours comme ce jour où j’ai appris à voler de mes propres ailes, au-dessus des haies en cours d’éducation physique et sportive, ce mot me donne encore de l’urticaire, car oiseau je ne fus pas et encore moins l’avion de chasse qui se posera, mais plutôt le coucou qui s’écrasera, s’étalera et avec fracas. La faute à qui ? à quoi ? au lacet mal fermé où celle du Kinder Bueno dérobé, engloutit dans les vestiaires avant d’entamer ce cours de l’enfer où faire preuve d’élégance et de cadence n’ont point rimé avec dignité.

En effet, je mangeais, je dévorais, j’angoissais à l’idée de me retrouver en tête à tête avec le ballon de hand venant perpétuellement m’embrasser le visage mais non seulement, la natation parlons-en et pour de bon, la bombe, le raz-de-marée je le créais ! J’étais la tornade, j’étais l’ouragan, j’avais ce mérite d’être une bombe à retardement, venant perturber les cours pour mieux me cacher dans ma serviette à motif rayé avec un genou ensanglanté, pour mieux dissimuler mes petits bouerlés entretenus comme jamais, par un nombre incalculable de sucres à la menthe que l’infirmière avait préalablement préparée après cinq à dix rendez-vous à la clé.

Je souris aujourd’hui mais nettement moins il y a une quinzaine d’années, où tout semblait normal d’être si angoissée et humiliée. C’est cruel les adolescents nan ? Je trouve cela marquant, on se découvre, on pense oublier mais… avec difficulté, question de sensibilité ? je l’ignore encore.

Mais à dire vrai, le sujet le plus impactant reste l’aspect sentimental. C’est assez frustrant pour les gentilles gens. N’étant guère aidée par la biologie, l’hérédité ne semblant point vouloir montrer un semblant de similarité que nos ainés. Quand la corpulence entre dans la danse, l’amour devient un sujet qui vaut la peine d’être raconté.

L’embonpoint 
 
« Marine t’es une ancienne moche devenue bonne MDR ! »
 
Voici le genre de phrase que j’ai pu recevoir il y a encore quelques années. 
 
Plus tôt encore : « descends de là ! tu as cru que tu étais un poids plume, tu vas finir par péter les lattes du canapé avec ton cul de pachyderme. » 
Comme c’est adorable... merci. Très encourageant pour une ado de treize ans en pleine puberté. 

Comme vous l’avez compris mère nature en avait décidé autrement. Et ça, ça n’a pas toujours était vécu de la meilleure des façons. J’avoue. 
 
L’ayant précisé précédemment, je faisais partie de ces… comment dire sans impacter mais un peu quand même : « grosses, moches, hors normes » mais aussi « non ça va c’est un petit embonpoint » voilà merci on a compris. 
Cheveux épais comme jamais, coupe à la Mireille Mathieu (limite) ma mère avait eu cette idée de génie de tout couper. Tout ! C’est-à-dire une bien belle chevelure aux boucles d’or, ce qui d’après les mecs du bahut était encore à peu près potable chez moi. Me voilà rassurée. 
 
Un, deux, trois, petits coups de ciseaux ! CUT ! Me voici avec le casque Playmobil afin de se sentir au mieux dans ces baskets Buffalo à flammes roses. (Vous visualisez) 
Il s’agissait d’une pseudo skateuse mais au sol, peinant à faire un holy qui aura malgré tout permis de faire rire la galerie. Une allure à pleurer mais qui semblait être sacrément tendance à l’époque c’est-à-dire le baggy ultra-large faisant ressembler n’importe quel jeune du Lycée à une tente Quechua enfin n’exagérons pas, mais personnellement me permettait de dissimuler ma bedaine et mes poignées d’amour comme ce uc’ d’éléphant. On s’en souvient. Eh oui ! c’était moi, la grosse, Dumbo que c’est rigolo. Attention ! pas de nom mais un adjectif afin de vous mettre dans une case. Au moins, j’avais ce privilège d’en avoir une des cases, voilà. Aucune amertume, jamais. 
 
Évidemment, j’étais une adolescente complexée comme jamais en raison des réflexions à foison qui pouvaient tant pleuvoir à mon égard, notamment dans la cour du collège par les soi-disant BG qui à l’heure actuelle doivent probablement un peu moins moufter.
 
Revenons aux faits, celle de la caricature afin de distinguer au mieux la personnalité de cette ado plutôt mal barrée, celle qui écoutait du Linkin Park, du Saez à pleurer afin de retrouver un mental ensoleillé que mon frère cadet pourra témoigner, il paraîtrait même que ses oreilles en saignent encore, la faute à KYO et bien comme il faut. Musicalement parlant, tout en griffonnant quelques chansons dans le vent qui cachaient un tempérament volcanique intérieur comprenant beaucoup de douceur dans son cœur malgré les quelques malheurs qui pouvaient me rendre parfois bien trop réservée en extérieur. Une affaire complexe qui m’a valu un style de vie pré-pubèrement parlant médiocre malgré un bon sens développé mais bien souvent caché par un manque de confiance causé par l’humanité, rien que ça. 
 
 
L’adolescence, cette glorieuse période de vie comprenant bien plus d’une étape s’entremêlant avec des rires et des larmes, des fêtes et défaites. Comiques avec le recul, honteuses lors du moment présent, c’est donc ça la vie des grands enfants. 
 
C’est aussi l’étape du lien amical qui se créer avec cinquante amis à la clé, prêts à voler à votre secours comme ce jour où j’ai appris à voler de mes propres ailes, au-dessus des haies en cours d’éducation physique et sportive, ce mot me donne encore de l’urticaire, car oiseau je ne fus pas et encore moins l’avion de chasse qui se posera, mais le coucou qui s’écrasera, s’étalera et avec fracas. La faute à qui ? à quoi ? au lacet mal fermé où celle du Kinder Bueno dérobé, engloutit dans les vestiaires avant d’entamer ce cours de l’enfer où faire preuve d’élégance et de cadence n’ont point rimé avec dignité. 
 
En effet, je mangeais, je dévorais, j’angoissais à l’idée de me retrouver en tête à tête avec le ballon de hand venant perpétuellement m’embrasser le visage mais non seulement, la natation parlons- en et pour de bon, la bombe, le raz-de-marée je le créais ! J’étais la tornade, j’étais l’ouragan, j’avais ce mérite d’être une bombe à retardement venant perturber les cours pour mieux me cacher dans ma serviette à motif rayé avec un genou ensanglanté pour mieux dissimuler mes petits bouerlés entretenus comme jamais par un nombre incalculable de sucres à la menthe que l’infirmière avait préalablement préparée après cinq à dix rendez-vous à la clé. 
 
Je souris aujourd’hui mais nettement moins il y a une quinzaine d’années, où tout semblait normal d’être si angoissée et humiliée. C’est cruel les adolescents nan ? Je trouve cela marquant, on se découvre, on pense oublier mais… avec difficulté, question de sensibilité ? je l’ignore encore. 
 
Mais à dire vrai, le sujet le plus impactant reste l’aspect sentimental. C’est assez frustrant pour les gentilles gens. N’étant guère aidée par la biologie, l’hérédité ne semblant point vouloir montrer un semblant de similarité que nos ainés. Quand la corpulence entre dans la danse, l’amour devient un sujet qui vaut la peine d’être raconté. 
 
Cela devait être vers 2005, quinze ans, beauté enrobée avec décolleté et Dieu merci point vraiment d’acné, il s’agissait de l’anniversaire, celui des amis avec qui on rit, je devais me charger de la salade, ce qui avec du recul était assez comique pour la grosse de service soit dit en passant, il fallait bien que le gâteau figure sur la photo et en entier svp ! (Promis il y était) Bougies soufflées, musique à son max, boule à facettes, je nous revois nous enjailler sur Nuit de folie, Paris Latino ou encore le Jerk. Top ! C’était l’époque des gros raviers de punch, il fallait économiser, mais qu’est-ce que l’on pouvait rigoler. L’été Indien débarque sur la piste. Merde ! Pas ça Joe ! Pas maintenant on était bien là ! Direction la chaise, forcément on ne va pas inviter une « grosse » sur le dancefloor, elle risquerait de prendre trop de place. Classe, fin et délicat. Merci. 
 
Danser était une chose mais échanger avec celui qui nous plaît en était une autre. À ce moment précis j’ai le souvenir que nous étions deux à table, Jean et moi, qui je dois l’avouer me plaisait un petit peu (quand même) un garçon différent, introverti mais captivant aussi. J’aimais le mystère, les moins terre à terre, les gens barrés mais avec classe, avec qui on aurait pu échanger, on aurait pu en effet car il s’agissait pour moi d’un dur retour à la réalité, je ne pouvais imaginer un quelconque rapprochement avec ce dernier. Forcément lorsque l’on manque cruellement de confiance en soi… ce ne fut pas moins le verre de Smirnoff renversé que je fus apte à réaliser. Un moment de solitude intense, se traduisant par un visage figé aux joues arrondies, bouffies et rouge coquelicot aussi notamment après avoir entendu le son de sa voix en émettant un simple « T’inquiète pas, ça va »
Il était difficile de cacher la gêne occasionnée après avoir étalé autant d’alcool sucré sur le pantalon de ce dernier. On aura malgré tout applaudi ce moment de gloire, avec humiliation par les deux, trois cons renchérissant l’action car c’est ça aussi les garçons : « en plus d’être grosse et moche, elle est maladroite » la totale quoi. Merci la vie mais je souris aujourd’hui. 
 
Il était bien trop tard pour rattraper l’acte commis sur celui-ci, il était vingt-trois heures cinquante-neuf précis et l’appel du Taxi retentit, il s’agissait de celui de la maman aigrie se dérangeant tardivement par le fait de récupérer les enfants de cette sauterie à moitié perturbée par Maïté. 
 
C’était déjà si vexant et honteux de passer pour une empotée quasi abrutie, que devoir rentrer la première et sans numéro, c’était finalement un bien beau résultat que je finissais par pensais si bas pour finalement accepter au fond de moi que : « pas de bras pas de chocolat, t’es un boudin, t’as pas de copain... » sympa les gars. Triste sort pour l’embonpoint. 
 
Cependant dans la vie, paroles de philosophie… la roue tourne, parfois, souvent du moins quand elle le veut, un peu. 

Cela devrait être l’été, en effet, le Grand Est, installée sur le transat, huilée face à celui qui acceptait de me regarder, le soleil ! C’était lui mon ami avec qui l’on sourit, je n’étais pas jugée et j’avais du moral par sa vitamine d, au moins ça s’il vous plaît. Mon Nokia était greffé lors des soirées parce que Jean ne m’avait finalement pas oublié… enfin un peu de légèreté pour les boudinés ! 
 
Je me remémore ce souvenir de quasi-insouciance que la jeunesse m’évoque, c’était presque beau, où la magie du rendez-vous semblait me faire oublier les tracas dissimulés au fond de mon âme, comme les papiers des bonbecs chocolatés, jusqu’au rencard du soir où trouver une tenue adéquate n’était point une affaire classée. 

Paraître, c’était ça qu’il fallait montrer, paraître svelte, mince, plus mince car les hommes préfèrent les femmes élancées mais avec des formes et cela là où il faut. Quel fiasco ! Comment camoufler la peau d’orange en été ? bien remonter son 90 D ? ne pas paraître essoufflée ? Il valait mieux être soi et comprendre ce qui n’allait pas en mangeant lorsque l’émotionnel était là. 
 
Cependant ce fut sur ce banc que la magie opéra, alléluia ! Les appareils dentaires s’entrechoquèrent, Jean devint mon premier amour pour six années, avec difficultés, notamment lorsque la sensibilité n’est point toujours réceptionnée par celui qui est censé nous rassurer, nous aimer. Une relation montagneusement Russe qui nous montre que tout est possible, même pour l’embonpoint et n’en parlons même pas pour la connerie qui nous aura malheureusement conduit à ce que l’on appelle l’Anorexie, une triste affaire lorsque le cœur et l’esprit ne semblent guère s’accorder avec votre nouveau chéri pour qui vous souhaitez plaire à tout prix. 
 
PEACE & LOVE YOURSELF FIRST! 
 
FULL.S

Cela devait être vers 2005, j’avais quinze ans, beauté enrobée avec décolleté et Dieu merci point vraiment d’acné, il s’agissait de l’anniversaire, celui des amis avec qui on rit, je devais me charger de la salade, ce qui avec du recul était assez comique pour la grosse de service soit dit en passant, il fallait bien que le gâteau figure sur la photo et en entier svp ! (Promis il y était) Bougies soufflées, musique à son max, boule à facettes, je nous revois nous enjailler sur Nuit de folie, Paris Latino ou encore le Jerk. Top ! C’était l’époque des gros raviers de punch, il fallait économiser, mais qu’est-ce que l’on pouvait rigoler. L’été Indien débarque sur la piste. Merde ! Pas ça Joe ! Pas maintenant on était bien là ! Direction la chaise, forcément on ne va pas inviter une « grosse » sur le dancefloor, elle risquerait de prendre trop de place. Classe, fin et délicat. Merci.

Danser était une chose mais échanger avec celui qui nous plaît en était une autre. À ce moment précis j’ai le souvenir que nous étions deux à table, Jean et moi, qui je dois l’avouer me plaisait un petit peu (quand même) un garçon différent, introverti mais captivant aussi. J’aimais le mystère, les moins terre à terre, les gens barrés mais avec classe, avec qui on aurait pu échanger, on aurait pu en effet car il s’agissait pour moi d’un dur retour à la réalité, je ne pouvais imaginer un quelconque rapprochement avec ce dernier. Forcément lorsque l’on manque cruellement de confiance en soi… ce ne fut pas moins le verre de Smirnoff renversé que je fus apte à réaliser. Un moment de solitude intense, se traduisant par un visage figé aux joues arrondies, bouffies et rouge coquelicot aussi notamment après avoir entendu le son de sa voix en émettant un simple « T’inquiète pas, ça va »

Il était difficile de cacher la gêne occasionnée après avoir étalé autant d’alcool sucré sur le pantalon de ce dernier. On aura malgré tout applaudi ce moment de gloire, avec humiliation par les deux, trois cons renchérissant l’action car c’est ça aussi les garçons : « en plus d’être grosse et moche, elle est maladroite » la totale quoi. Merci la vie mais je souris aujourd’hui.

Il était bien trop tard pour rattraper l’acte commis sur celui-ci, il était vingt-trois heures cinquante-neuf précis et l’appel du Taxi retentit, il s’agissait de celui de la maman aigrie se dérangeant tardivement par le fait de récupérer les enfants de cette sauterie à moitié perturbée par Maïté.

C’était déjà si vexant et honteux de passer pour une empotée quasi abrutie, que devoir rentrer la première et sans numéro, c’était finalement un bien beau résultat que je finissais par pensais si bas pour finalement accepter au fond de moi que : « pas de bras pas de chocolat, t’es un boudin, t’as pas de copain… » sympa les gars. Triste sort pour l’embonpoint.

Cependant dans la vie, paroles de philosophie… la roue tourne, parfois, souvent du moins quand elle le veut, un peu.

Cela devrait être l’été, en effet, le Grand Est, installée sur le transat, huilée face à celui qui acceptait de me regarder, le soleil ! C’était lui mon ami avec qui l’on sourit, je n’étais pas jugée et j’avais du moral par sa vitamine d, au moins ça s’il vous plaît. Mon Nokia était greffé lors des soirées parce que Jean ne m’avait finalement pas oublié… enfin un peu de légèreté pour les boudinés !

Je me remémore ce souvenir de quasi-insouciance que la jeunesse m’évoque, c’était presque beau, où la magie du rendez-vous semblait me faire oublier les tracas dissimulés au fond de mon âme, comme les papiers des bonbecs chocolatés, jusqu’au rencard du soir où trouver une tenue adéquate n’était point une affaire classée.

Paraître, c’était ça qu’il fallait montrer, paraître svelte, mince, plus mince car les hommes préfèrent les femmes élancées mais avec des formes, et cela là où il faut. Quel fiasco ! Comment camoufler la peau d’orange en été ? bien remonter son 90 D ? ne pas paraître essoufflée ? Il valait mieux être soi et comprendre ce qui n’allait pas en mangeant lorsque l’émotionnel était là.

Cependant ce fut sur ce banc que la magie opéra, alléluia ! Les appareils dentaires s’entrechoquèrent, Jean devint mon premier amour pour six années, avec difficultés, notamment lorsque la sensibilité n’est point toujours réceptionnée par celui qui est censé nous rassurer, nous aimer. Une relation montagneusement Russe qui nous montre que tout est possible, même pour l’embonpoint et n’en parlons même pas pour la connerie, qui nous aura malheureusement conduit à ce que l’on appelle l’Anorexie, une triste affaire lorsque le cœur et l’esprit ne semblent guère s’accorder avec votre nouveau chéri, pour qui vous souhaitez plaire à tout prix.

L’embonpoint 
 
« Marine t’es une ancienne moche devenue bonne MDR ! »
 
Voici le genre de phrase que j’ai pu recevoir il y a encore quelques années. 
 
Plus tôt encore : « descends de là ! tu as cru que tu étais un poids plume, tu vas finir par péter les lattes du canapé avec ton cul de pachyderme. » 
Comme c’est adorable... merci. Très encourageant pour une ado de treize ans en pleine puberté. 

Comme vous l’avez compris mère nature en avait décidé autrement. Et ça, ça n’a pas toujours était vécu de la meilleure des façons. J’avoue. 
 
L’ayant précisé précédemment, je faisais partie de ces… comment dire sans impacter mais un peu quand même : « grosses, moches, hors normes » mais aussi « non ça va c’est un petit embonpoint » voilà merci on a compris. 
Cheveux épais comme jamais, coupe à la Mireille Mathieu (limite) ma mère avait eu cette idée de génie de tout couper. Tout ! C’est-à-dire une bien belle chevelure aux boucles d’or, ce qui d’après les mecs du bahut était encore à peu près potable chez moi. Me voilà rassurée. 
 
Un, deux, trois, petits coups de ciseaux ! CUT ! Me voici avec le casque Playmobil afin de se sentir au mieux dans ces baskets Buffalo à flammes roses. (Vous visualisez) 
Il s’agissait d’une pseudo skateuse mais au sol, peinant à faire un holy qui aura malgré tout permis de faire rire la galerie. Une allure à pleurer mais qui semblait être sacrément tendance à l’époque c’est-à-dire le baggy ultra-large faisant ressembler n’importe quel jeune du Lycée à une tente Quechua enfin n’exagérons pas, mais personnellement me permettait de dissimuler ma bedaine et mes poignées d’amour comme ce uc’ d’éléphant. On s’en souvient. Eh oui ! c’était moi, la grosse, Dumbo que c’est rigolo. Attention ! pas de nom mais un adjectif afin de vous mettre dans une case. Au moins, j’avais ce privilège d’en avoir une des cases, voilà. Aucune amertume, jamais. 
 
Évidemment, j’étais une adolescente complexée comme jamais en raison des réflexions à foison qui pouvaient tant pleuvoir à mon égard, notamment dans la cour du collège par les soi-disant BG qui à l’heure actuelle doivent probablement un peu moins moufter.
 
Revenons aux faits, celle de la caricature afin de distinguer au mieux la personnalité de cette ado plutôt mal barrée, celle qui écoutait du Linkin Park, du Saez à pleurer afin de retrouver un mental ensoleillé que mon frère cadet pourra témoigner, il paraîtrait même que ses oreilles en saignent encore, la faute à KYO et bien comme il faut. Musicalement parlant, tout en griffonnant quelques chansons dans le vent qui cachaient un tempérament volcanique intérieur comprenant beaucoup de douceur dans son cœur malgré les quelques malheurs qui pouvaient me rendre parfois bien trop réservée en extérieur. Une affaire complexe qui m’a valu un style de vie pré-pubèrement parlant médiocre malgré un bon sens développé mais bien souvent caché par un manque de confiance causé par l’humanité, rien que ça. 
 
 
L’adolescence, cette glorieuse période de vie comprenant bien plus d’une étape s’entremêlant avec des rires et des larmes, des fêtes et défaites. Comiques avec le recul, honteuses lors du moment présent, c’est donc ça la vie des grands enfants. 
 
C’est aussi l’étape du lien amical qui se créer avec cinquante amis à la clé, prêts à voler à votre secours comme ce jour où j’ai appris à voler de mes propres ailes, au-dessus des haies en cours d’éducation physique et sportive, ce mot me donne encore de l’urticaire, car oiseau je ne fus pas et encore moins l’avion de chasse qui se posera, mais le coucou qui s’écrasera, s’étalera et avec fracas. La faute à qui ? à quoi ? au lacet mal fermé où celle du Kinder Bueno dérobé, engloutit dans les vestiaires avant d’entamer ce cours de l’enfer où faire preuve d’élégance et de cadence n’ont point rimé avec dignité. 
 
En effet, je mangeais, je dévorais, j’angoissais à l’idée de me retrouver en tête à tête avec le ballon de hand venant perpétuellement m’embrasser le visage mais non seulement, la natation parlons- en et pour de bon, la bombe, le raz-de-marée je le créais ! J’étais la tornade, j’étais l’ouragan, j’avais ce mérite d’être une bombe à retardement venant perturber les cours pour mieux me cacher dans ma serviette à motif rayé avec un genou ensanglanté pour mieux dissimuler mes petits bouerlés entretenus comme jamais par un nombre incalculable de sucres à la menthe que l’infirmière avait préalablement préparée après cinq à dix rendez-vous à la clé. 
 
Je souris aujourd’hui mais nettement moins il y a une quinzaine d’années, où tout semblait normal d’être si angoissée et humiliée. C’est cruel les adolescents nan ? Je trouve cela marquant, on se découvre, on pense oublier mais… avec difficulté, question de sensibilité ? je l’ignore encore. 
 
Mais à dire vrai, le sujet le plus impactant reste l’aspect sentimental. C’est assez frustrant pour les gentilles gens. N’étant guère aidée par la biologie, l’hérédité ne semblant point vouloir montrer un semblant de similarité que nos ainés. Quand la corpulence entre dans la danse, l’amour devient un sujet qui vaut la peine d’être raconté. 
 
Cela devait être vers 2005, quinze ans, beauté enrobée avec décolleté et Dieu merci point vraiment d’acné, il s’agissait de l’anniversaire, celui des amis avec qui on rit, je devais me charger de la salade, ce qui avec du recul était assez comique pour la grosse de service soit dit en passant, il fallait bien que le gâteau figure sur la photo et en entier svp ! (Promis il y était) Bougies soufflées, musique à son max, boule à facettes, je nous revois nous enjailler sur Nuit de folie, Paris Latino ou encore le Jerk. Top ! C’était l’époque des gros raviers de punch, il fallait économiser, mais qu’est-ce que l’on pouvait rigoler. L’été Indien débarque sur la piste. Merde ! Pas ça Joe ! Pas maintenant on était bien là ! Direction la chaise, forcément on ne va pas inviter une « grosse » sur le dancefloor, elle risquerait de prendre trop de place. Classe, fin et délicat. Merci. 
 
Danser était une chose mais échanger avec celui qui nous plaît en était une autre. À ce moment précis j’ai le souvenir que nous étions deux à table, Jean et moi, qui je dois l’avouer me plaisait un petit peu (quand même) un garçon différent, introverti mais captivant aussi. J’aimais le mystère, les moins terre à terre, les gens barrés mais avec classe, avec qui on aurait pu échanger, on aurait pu en effet car il s’agissait pour moi d’un dur retour à la réalité, je ne pouvais imaginer un quelconque rapprochement avec ce dernier. Forcément lorsque l’on manque cruellement de confiance en soi… ce ne fut pas moins le verre de Smirnoff renversé que je fus apte à réaliser. Un moment de solitude intense, se traduisant par un visage figé aux joues arrondies, bouffies et rouge coquelicot aussi notamment après avoir entendu le son de sa voix en émettant un simple « T’inquiète pas, ça va »
Il était difficile de cacher la gêne occasionnée après avoir étalé autant d’alcool sucré sur le pantalon de ce dernier. On aura malgré tout applaudi ce moment de gloire, avec humiliation par les deux, trois cons renchérissant l’action car c’est ça aussi les garçons : « en plus d’être grosse et moche, elle est maladroite » la totale quoi. Merci la vie mais je souris aujourd’hui. 
 
Il était bien trop tard pour rattraper l’acte commis sur celui-ci, il était vingt-trois heures cinquante-neuf précis et l’appel du Taxi retentit, il s’agissait de celui de la maman aigrie se dérangeant tardivement par le fait de récupérer les enfants de cette sauterie à moitié perturbée par Maïté. 
 
C’était déjà si vexant et honteux de passer pour une empotée quasi abrutie, que devoir rentrer la première et sans numéro, c’était finalement un bien beau résultat que je finissais par pensais si bas pour finalement accepter au fond de moi que : « pas de bras pas de chocolat, t’es un boudin, t’as pas de copain... » sympa les gars. Triste sort pour l’embonpoint. 
 
Cependant dans la vie, paroles de philosophie… la roue tourne, parfois, souvent du moins quand elle le veut, un peu. 

Cela devrait être l’été, en effet, le Grand Est, installée sur le transat, huilée face à celui qui acceptait de me regarder, le soleil ! C’était lui mon ami avec qui l’on sourit, je n’étais pas jugée et j’avais du moral par sa vitamine d, au moins ça s’il vous plaît. Mon Nokia était greffé lors des soirées parce que Jean ne m’avait finalement pas oublié… enfin un peu de légèreté pour les boudinés ! 
 
Je me remémore ce souvenir de quasi-insouciance que la jeunesse m’évoque, c’était presque beau, où la magie du rendez-vous semblait me faire oublier les tracas dissimulés au fond de mon âme, comme les papiers des bonbecs chocolatés, jusqu’au rencard du soir où trouver une tenue adéquate n’était point une affaire classée. 

Paraître, c’était ça qu’il fallait montrer, paraître svelte, mince, plus mince car les hommes préfèrent les femmes élancées mais avec des formes et cela là où il faut. Quel fiasco ! Comment camoufler la peau d’orange en été ? bien remonter son 90 D ? ne pas paraître essoufflée ? Il valait mieux être soi et comprendre ce qui n’allait pas en mangeant lorsque l’émotionnel était là. 
 
Cependant ce fut sur ce banc que la magie opéra, alléluia ! Les appareils dentaires s’entrechoquèrent, Jean devint mon premier amour pour six années, avec difficultés, notamment lorsque la sensibilité n’est point toujours réceptionnée par celui qui est censé nous rassurer, nous aimer. Une relation montagneusement Russe qui nous montre que tout est possible, même pour l’embonpoint et n’en parlons même pas pour la connerie qui nous aura malheureusement conduit à ce que l’on appelle l’Anorexie, une triste affaire lorsque le cœur et l’esprit ne semblent guère s’accorder avec votre nouveau chéri pour qui vous souhaitez plaire à tout prix. 
 
PEACE & LOVE YOURSELF FIRST! 
 
FULL.S

PEACE & LOVE YOURSELF FIRST ;))


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