
« Mes chers parents, Romain également, vous pouvez passer au prochain article, la lecture s’arrête et dès à présent vous concernant. Au risque de ne plus pouvoir se regarder dans le blanc des yeux ce dimanche midi. Merci »
J’ai écrit cet article il y a un an et demi, ma vie a changé, mon quotidien aussi, comme ma localisation, mes questions, j’ai évolué, (je crois) mais je ressens encore de cette manière-là. Alors prenez place pour la fleur, bouquet de roses ou pot-pourri, chacun son avis, de la horde de chiens à la romance entrons dans la cadence.
Voilà nous y sommes, malgré ce qui est annoncé en gros et en gras, nous n’allons point discuter jardinage alors parlons peu, parlons bien et allons droit au but, parlons rencontres, applications, comme déceptions, parlons sexualité banalisée et ça c’est le bouquet.
Ça y est, ils sont tous aux aguets ! Le mot est apparu. On peut y aller, je me lance.
Il s’agit d’un sujet simple comme son opposé, probablement plus difficile à aborder en raison des termes parfois forts employés ne se conjuguant nullement avec ma plume délicate, (il paraît). D’un sujet plus personnel que j’étale sur la place publique avec élégance afin de faire pencher la balance vers la dure réalité que représente l’offrande du cœur, mais non seulement, celui du corps à en perdre le Nord.
Le Sexe, donc.
Aujourd’hui je ne vais pas jouer les prudes sous mes airs de princesse Disney ou encore d’écrivaine à l’âme Shakespearienne comme Baudelairienne. Je ne vais pas jouer la comédie, je ne vais pas faire semblant et je vais rentrer dedans. Je sais mettre l’ambiance et je sais aussi la plomber. Aujourd’hui je suis entre deux, sans arrogance mais avec conscience. Voilà c’est ça.
Un sujet houleux parfois désastreux, qui malgré mes envies comme celle que je suis, m’ont bien souvent causé déceptions comme rumination, au point de ne plus y croire et cela pour de bon. L’amour, le Love, la rencontre devenue nauséabonde. La vague infernale du couple ayant du mal à se former car les réseaux ont un prix à payer. Vous venez de comprendre le sujet.
Aujourd’hui je m’adresse à toi, à vous, au nom de celles et ceux comme moi, les romantiques, mais aussi au nom des plus sauvages. Je souhaite parler d’amour, le beau, le vrai, de sa rencontre, à sa fusion, de sa connexion, où les corps s’entremêlent à en oublier qui l’on est, mais la vie la vraie, la réalité c’est aussi les générations, les déceptions, les évolutions, les mentalités, la liberté de prendre comme jeter, au point de s’égarer et d’oublier comment nos parents eux se sont aimés.
Nous sommes bien tous venus de quelque part, d’une rose ou d’un chou, le doute se rapproche, mais l’amour le vrai a consisté à une conception de deux êtres n’ayant pas eu besoin de trop réfléchir à choisir, pour la réalisation de ce que nous sommes aujourd’hui. Il semblerait que de nos jours, il faille tester perpétuellement les corps d’autrui afin de trouver sa dulcinée. Un périple qui semble s’annoncer, cependant nous sommes en vie, eux au moins, les anciens auront réussi.
Faire l’amour, je trouve cette expression forte, comprenant de la douceur, sans pudeur, emplie de désir et de passion rien que par son appellation. D’attirance à l’abandon, du baiser à la résurrection, une image forte et passionnée que seuls les êtres aimés puissent comprendre la sincérité.
Mais le temps s’arrête, le temps est à la fête, et je tiens à vous rappeler que nous ne sommes plus dans les années de ceux qui se sont dits oui en croyant fortement en la magie, je rappelle que nous sommes à l’époque d’aujourd’hui, où l’acte est bien plus brutal, comme ma phrase fatale. Oui les gens ne font plus l’amour, non, le temps est révolu, les gens ne se donnent plus, ils se prêtent, car l’amour n’a plus de raison, notamment lorsqu’il est si simple de se prendre pour des cons. En effet, les gens baisent, oui ils baisent. Ils baisent fort, fortement et à tout va, et ça, c’est une question de perception, de génération, de liberté d’expression, des corps, de conviction, et de déceptions lorsque le temps passe et que l’humain semble s’égarer pour rien en oubliant les valeurs que nos parents portaient probablement plus dans leur cœur à l’époque où ils s’offraient encore des fleurs.
Baiser, oui, veuillez m’excuser pour ce manque de poésie, de délicatesse comme de courtoisie, mais il faut savoir redescendre sur terre en appliquant le no filter sur la manière d’exprimer le reflet de notre société qui consomme l’amour sans vouloir réellement le vivre. En effet, parler sexe n’est nullement tabou mais passer à l’action sans raison est devenu banal, normal, bestial et cela à chaque coin de rue, sans retenu, tel que l’animal en chasse je l’ai encore entendu : « Hier, la meuf, je l’ai prise comme ça et comme ça » Très bien, merci, c’est classe, c’est fin, c’est délicat, et ta sœur mon brave ? Je me demande bien de quelle manière ton pote la prise lorsque toi-même tu te prenais pour un dieu le temps d’un entre-deux.
Par conséquent, vous l’avez compris le romantisme est à la veille de son extinction et les amoureux des bancs publics laissent place à ceux qui se prennent et qui se jettent du jour au lendemain comme si baiser était devenu similaire à l’achat de la baguette quotidienne à la boulangerie du coin.

Personnellement, ça me pose souci, et non pas des moindres, de nos jours, ils font comment les gens « sérieux », les plus terre à terre, les rêveurs passionnés, de ce que l’amour pouvait représentait. Et bien aujourd’hui c’est devenu une affaire complexe, car bien avant que Covid soit passé par là, les gens sortaient en espérant rencontrer un.e partenaire d’un soir, de nuit, de période prédéfinie, mais souvent d’une vie, si les regards étaient sincères et que la conversation autour d’un verre était entendue avant de se mettre à nu.
Les applications ont été la bouée de sauvetage pour les plus timides, n’osant entreprendre un : « Salut ça va ? » dans les transports en commun, comme le choix d’un espresso ou d’un rallongé au café du coin. Les app’s auront permis dans un premier temps à croire que l’amour virtuel pouvait nous donner des ailes, au point de les multiplier et d’en faire un commerce à en perdre la raison comme nos principales convictions.
La mode est devenue au catalogue virtuel, où l’amour à été placé au second plan, car le choix est devenu trop grand. Disons que les réseaux sociaux auront permis de se retrouver pour mieux se perdre tout en creusant un réel faussé entre les attentes de bases, et notre actualité. Perdue, suspendue, interrompue, les illusions nous auront déçues.
Certains ne se sentiront point ou du moins, moins concernés, en effet, ils sont en relation depuis quinze ans, mais hésitent avec la tendance de la décadence, l’attrait du nouveau jouet, qui semblerait détenir le secret de comment sauver son couple adoré en pouvant avoir accès à un carnet de correspondances numériques platoniques, jusqu’à ce que l’addiction nous en fasse perdre la raison. Fin du jeu, fin d’une époque, l’homme se troque.
Je ne me permettrais pas de dire que le sexe est consommé à tort et à travers, c’est un choix, mais qui prime sur ce que l’on pouvait idéaliser il y a des années. Consommer son pain, consommer son électricité, consommer son essence, consommer son eau, son internet, au point d’en consommer l’amour, et ça, c’est éreintant, désolant. Les applis de génies, multiplient les envies, qui auront désolé mais… foutu un joli merdier entre les attentes, l’honnêteté, la frivolité, et l’amour le vrai. Mouais, clown triste encore cette Nana.
Personne ne pourra dire le contraire, ou du moins si, le con qui voudra contredire par commentaire que je dois vivre à l’ère du temps, et que rabat joie je suis de temps en temps. Mais regarde un peu mon n’veux, regarde devant toi, les autres, les mal lotis, les écorchés de la vie, celui qui a vu son couple se briser à cause de la routine mortelle s’étant installée, pourtant il a tout donné, mais elle, tu vois, elle a su converser avec le mec à chier qui vendait du rêve sur photos pixelisées. Il y a aussi celle qui attend désespérément le retour de Casper, apparaissant sur son cheval blanc, comme un nouvel élan, un nouvel amant, au point d’en être dégoutée, car ce dernier passe de disponible à busy comme jamais et cela sans s’excuser. En effet, ça se gère un tel emploi du temps, ça prend le temps de tester la future, la bonne (qui soit dit en passant sont toutes bonnes dans un premier temps) puis une fois testées, laisse apparaitre le tourbillon de l’addiction et l’amer bilan du peut-être mieux et plus vert ailleurs, continuons encore dans cette direction. Swipe Left, Swipe Right… Et on verra ce que donnera le chemin de la cata, du monde sentimental, où plus personne ne raisonne.
C’est vrai ou pas ? je ne sais pas, du moins je crains que ma version soit une vérité non accentuée car lorsque je vois les gens autour de moi, ils semblaient bien plus heureux, lorsque les chemins se croisaient avec sincérité, sans revenir sur leurs pas en ayant peur de se perdre sur les routes même sinueuses, alors qu’il serait si simple de les entreprendre à deux afin de créer l’aventure d’une vie. Mais de nos jours les balades sont courtes et n’offrent pas plus qu’un aller-retour vers la page d’accueil du 2.0 qui vous aura promis le grand amour à travers l’aventure d’un soir laissant planer le doute du prochain rencard.
Je rigole à moitié en repensant aux paroles d’avant, des plus anciens, ne comprenant pas pourquoi tout est si compliqué alors qu’il était si simple de s’aimer. Le temps d’avant, encore une fois où tout semblait mieux enfant, rêvant crédullement à l’amour que pouvait représentait nos ainés. Jusqu’au jour où il est devenu insupportable de jouer la comédie, face aux phrases des plus anciens : « Tu ne voudrais pas plutôt te trouver un mari ? Avec votre internet tu devrais en avoir des prétendants ! » Ola, assez pour en faire une histoire où je rigole de moi, de notre génération afin de croire qu’il existe autre chose que la trahison, la déception, et que la rencontre se fera et pour de bon.
C’est en repensant à cette question, que j’ai malgré tout envie de faire la plus basique des comparaisons, qui me fait quand même sourire, celle du : « Ma fille moi à ton âge… » Eh bien oui Maman, à trente ans tu étais mariée depuis dix ans, tu avais ta maison, tu étais enceinte du second et tout allait pour le mieux et dans le meilleur des mondes. Point. Mais j’avoue que ta rencontre, elle, elle était belle, la démarche était sincère et naturelle. Tu n’as pas eu besoin de te fier à une photo, ou encore moins à une géolocalisation. Malgré qu’il soit parti faire son service militaire, tu étais la plus heureuse de pouvoir le retrouver chaque weekend malgré la distance, mais même à travers la maladie tu as su encore lui dire merci. C’est rare les gens comme vous, qui s’aiment et jusqu’au bout.
Je doute que cela puisse parler à certains ayant probablement déserté le quartier car je ne cesse de rappeler notre réalité, comme celle de mes parents, où tout était beau, et ça fait quarante ans, quarante années à toutes épreuves qu’ils se sont tenus amour, courage et fidélité (je crois)
Clôturons le sujet des parents cela risque de devenir assez étrange. Mais malgré les nombreux différents intergénérationnels et bien ils n’avaient pas peur eux. Et encore moins de l’engagement.
L’engagement oui, autre sujet toujours d’actualité, mais fortement vrai, les gens ont peur, car ils ne savent plus, toujours mieux ailleurs, toujours d’autres fleurs, à butiner, des couleurs différentes, des parfums enivrants, pourquoi s’arrêter, alors qu’il est bon de multiplier les saveurs, les concessions c’est pour les cons, alors conservons cette belle mentalité où je crains encore plus pour la génération de demain.
Si je devais faire un peu d’humour, cela arrive, au cas où vous en douteriez, notamment en vue de la tronche de mes citations. Je pourrais vous parler de IG et compagnie, des profils Tinder et autres trucs pourris que j’ai rapidement désertés, ma personnalité et moi-même ne nous sommes pas attardées, cela sonne faux, aussi faux et malaisant que les photos de certains, vous êtes beaux Messieurs, à votre manière, mais si la réalité pouvait être le sujet. Je fus déçue de ne pas avoir pu rencontrer Zayn Malik, mais aussi le fils de celui qui était face à moi ce jour-là, les années passent, on prend parfois des claques en quinze ans, alors on se met à jour, à la page, et non en décalage. Ça créer encore des désillusions, des pertes de temps, et c’est chiant, vraiment. Et puis, soyez habillés s’il vous plaît. Les torses nus sur photos retouchées du matin au soir de novembre à janvier je n’ai pas encore saisi, donnons raison au réchauffement climatique, ça c’est d’actualité. La poésie n’est pas le sujet aujourd’hui car notre génération ne la comprend plus, alors je ne m’en donne plus la peine, toujours des peines. Triste et désolant.
Lorsque je repense aux applications, je pense à la rencontre en elle même, en effet celle-ci a également perdu toute sa définition, aujourd’hui on appelle ça un date. Voilà. (Ça veut dire rencontre ‘’sentimentale’’ ou rendez-vous galant Maman, je sais que tu me lis) En principe c’est excitant, c’est candide, c’est beau. Définition d’il y a dix ans, jadis. Ce sont deux personnes qui se donnent rendez-vous afin d’essayer de faire une première bonne impression dans l’espoir d’aboutir à un second rendez-vous, puis un troisième et vous connaissez la suite car souvent il y a une suite. Et c’est ça, c’est ce que l’on veut, en principe. Mais en toute honnêteté c’est devenu délicat de faire une vraie rencontre, car il faut faire preuve non seulement de vigilance pour les plus romanesques, mais aussi de clairvoyance car il est devenu difficile de faire le tri entre : le bon, la brute et le truand.
Honnêtement si je peux prodiguer un conseil aux âmes sensibles, continuez de vous abstenir, c’est dans une jungle télématique que vous vous aventurez. Où il est devenu plus facile de se donner à quelqu’un le jour même que de trouver un bon pain tendre et complet. (Promis je n’ai pas d’aventure avec le boulanger du coin) mais pour vous dire que « baiser » est devenu la chose la plus banale et facile à atteindre de nos jours. Forcément avec une telle approche en 2021 : « Salut tu fais quoi ce soir ? dispo pour une rencontre plus si affinités ? ou encore quelle est ta température ce soir beauté ? » Nous sommes loin de la rencontre sur les escaliers de la butte de Montmartre ou encore celle du pont Alexandre III (j’y crois). Mais bon, au moins ça reste honnête, pas de surprises ni de déceptions, place à l’amour et son extinction dans ce cirque infernal où la déception y porte sa plus belle appellation.
Cependant, cela reste humain de devoir accepter et affronter la solitude après une longue et pénible semaine de célibat. De se sentir « prêt » pour la prochaine amourette, qui vous le savez comme moi, laissera place à ce que l’on appelle la prochaine génération Kleenex. Et ça, c’est souvent dans le pire des cas, c’est-à-dire le cas présent, les quatre-vingt-dix pourcents des utilisateurs du Love à la toile, la vague générationnelle où les filles se déshabillent et montrent leurs dentelles, elles se maquillent pour recevoir la flatterie en postant un déhanché pouvant faire tomber une armée. Il est bon de recevoir de la douceur à travers un échange jusqu’au moment tant attendu où l’on se met à nu, sans promesse, sans ivresse, c’est sans un accord que l’on se détache pour répondre aux précédentes, qui attendent leurs tours à en oublier comment fonctionne l’amour. Triste bis.
Néanmoins, il paraîtrait que l’espoir fait vivre, eh oui, le reste, les dix pourcents, les plus téméraires, les vrais, les courageux, ceux qui patientent devant chez PAUL ou au coin de chez Monop’ bref, ceux qui pensent que tout peut encore se jouer au rayon fruits et légumes ou encore côté romance et passion de la librairie d’Auchan, ceux qui veulent la VRAIE rencontre. Ceux qui acceptent l’idée du café renversé sur le trottoir ou à la photocopieuse, ceux qui acceptent d’échanger et d’attendre à deux le prochain train après les trois derniers supprimés, ou encore ceux qui patientent gentiment jusqu’à ce que l’épidémie se tasse afin de pouvoir braver les frontières, à la suite d’un hashtag commun, de mots en latin, d’une promesse pour demain. Le hasard quoi, celui que l’on n’attend pas, celui auquel on y croit.
Moi, je les aime, je les admire, ces courageux, ces romantiques, ces mal lotis de la pandémie, comme ceux des jours assombris. Ils sont vrais, ils sont forts et ne forcent rien au destin. Ils attendent leur tour, pour laisser opérer la magie de la rencontre avec bravoure. Du moment voulu, où chacun a su patienter afin d’enfin se trouver.
C’est en principe à compter de ce jour, qu’un date devient un rendez-vous galant, une baise, une première fois, ou encore un je suis quoi pour toi, un endors-toi près de moi.

Je ne fais pas une généralité, mais je vous entends déjà. Alors soyons honnêtes et francs pour une fois, ce sont souvent ces dix-pourcents qui deviennent les heureux gagnants du cercle du célibat. Et je vous en félicite car vous avez su braver une drôle d’époque. Qui me fait faire la grimace mais me conduit à vous aujourd’hui, je préfère attendre une vie, que de me perdre à l’infini en attendant sur mon écran un simple bonne nuit.
Si je peux conclure en vous donnant un précieux conseil notamment à celles et ceux qui comptent télécharger le prestigieux Love 2.0, ou encore l’amour à la machine et bien gardez en tête l’image suivante, celle de mon père et celle de mes grands-parents ;
L’amour ma fille c’est comme un jardin, ça se cultive, ça s’entretient, et puis vouloir prendre soin ou non de ses fleurs, reste l’affaire de tout jardinier. Qui, avec beaucoup de romance et de patience n’aura nullement besoin de se référer au catalogue du prochain printemps été.
With Love,
