« Tu as fait la vaisselle ? Bah non tu m’as pas demandé ! » 

Luxembourg, Mars 2021

« Tu as fait la vaisselle ? Bah non tu m’as pas demandé ! » 

Ça vous dit quelque chose ? Bien sûr que oui !

Exprimé à ma manière dans mon article « minute papillon » la charge mentale reste un fléau pour beaucoup d’entre nous. Nous vivons dans une société où il faut devoir et savoir tout gérer. Le quotidien, l’emploi, la famille, la vie conjugale, les amis, les activités, bref il faut penser à tout, pour tous et sans arrêt ! 

Vivre de manière automatique est devenu courant voir banal sans s’apercevoir que nous accumulons une, deux voire trois journées de travail en l’espace de 24 heures. Voici le quotidien de beaucoup de femmes, d’hommes aussi (je les entends déjà) mais majoritairement féminine, c’est en couple, en famille ou encore célibataire que celles-ci doivent faire face à ce que l’on appelle la charge mentale par le fait de devoir gérer le quotidien de manière efficace afin d’être une mère parfaite, une épouse dévouée ou encore une employée modèle. 

C’est en l’ayant vécu et en ayant pu échanger avec un certain nombre de personnes que je me suis aperçu que nous allions parfois trop loin sans s’apercevoir que nous dépassons nos propres limites. 

En effet gérer les devoirs, la préparation des repas, le ménage, la To-do du boulot, les cours de gym quand ils sont encore possibles tout en conservant une vie sociale et conjugale épanouies, il est bien souvent difficile de trouver le temps pour soi. Laissant place à la fatigue, au stress, ou encore à la pression, bref, une accumulation de facteurs anxiogènes pouvant prédirent ce que l’on appelle « Burn out » Qui bien souvent peut nous faire perdre pied et nous entraîner là où nous étions bien loin de pouvoir nous imaginer. 

Qui est concerné ?

Avant d’arriver à ce type de situation il est nécessaire de comprendre que nous ne sommes pas tous égaux face à certaines injustices. En effet personne n’est épargné, les familles monoparentales restent de loin les plus vulnérables, pères inclus ou encore ceux en congés paternité qui devant le fait accompli se rendent bien compte qu’il n’est pas toujours aisé de tout concilier. Bien évidemment les « mamans salariées » restent sur le podium et contre toutes attentes les célibataires et oui ! Eux aussi. 

Certes ils existent des profils plus particuliers tels que les anxieux, les perfectionnistes, ceux qui aiment tout contrôler tout en gérant le présent en anticipant demain. 

Réussir à concilier équitablement vie professionnelle et familiale n’est pas toujours simple, entre répartition des tâches inégales domestiques : « Tu ne me l’a pas demandé » en addition au nombre d’inégalités professionnelles il semblerait que les femmes soient de loin majoritairement Impactées et bien plus vulnérables face à ce poids. 

La femme maitresse du foyer :

On a beaucoup entendu parler de la BD d’Emma qui montre que tout est psychologisé remis sur le dos des femmes. « Tu ne m’as pas demandé » et où le partenaire laisse la responsabilité du foyer auprès de sa compagne. 

En vrai, elles restent année après année responsables de la cellule familiale aussi par besoin de « bien faire ». Mais historiquement parlant soumises à des stéréotypes de genre qu’il a fallu endosser et appliquer dans la sphère privée. Passant par la gestion, l’organisation, et la planification intangible génératrice de stress en plus de l’emploi. 

Certaines parviennent à gérer cette pression et ce trop-plein tandis que d’autres peuvent être plus facilement submergées. 

Ex : Souvenez-vous de la scène Culte du Film Le prénom : où Babou remet l’église au milieu du village en laissant tout en plan face à Pierre et Vincent. 

« On vous laisse la vaisselle et si les enfants pleurent c’est pour toi ! Moi je prends une boîte de Temesta et pars dormir pendant deux jours ! Allez tous vous faire foutre et Bonne nuit ! » 

C’est bien souvent en feu de paille et reproches mutuels que le couple explose en ayant laissé une situation jugée injuste depuis un temps inconssidérable. 

Et les célibataires eux ? 

Malgré l’image d’une vie considérée à la « cool » où chacun fait ce qui lui plait quand il veut et comme il veut. Cette caricature ne s’avère pas toujours être le reflet de la réalité. Les célibataires aussi portent le poids de la charge mentale, bien souvent eux aussi ont besoin de vider leur sac. Je ne parle pas de la maman à charge mais belle et bien du ou de la célibataire. 

En tant que célibataires ces derniers ne sembleraient pas avoir le droit de se plaindre en raison de cette « liberté » de gestion du quotidien sans mari et sans enfant. Cependant nous sommes bien loin de l’image du petit coup de balai par ci par là ou encore des plats à emporter. Moins d’obligations liées au foyer familiale certes, cependant la gestion se fait malgré tout seul. Et oui. Travail, courses, tâches ménagères, gestion administrative et imprévu. Il faut penser à tout et pour vous. 

À l’heure actuelle vivre en tant que célibataire peut devenir un véritable poids, lié à la recherche de l’âme sœur et le stress émotionnel occasionné par celle-ci mais également en raison du quotidien, par le fait de devoir se débrouiller seul. 

Ex : Trouver un logement lorsque l’on possède qu’une seule entrée de salaire, payer celui-ci de manière autonome, gérer les imprévus, comme le bricolage, un déménagement ou tout simplement les tâches du quotidien ne pouvant nullement être réparties. 

« Tu ne peux pas gérer tout toute seule, tu ferais mieux de te trouver un mari pour t’aider »

Remarque rétrograde, certes la vie coûte cher mais trouver le ou la bon(ne) partenaire pour être heureux reste la base, on ne choisit pas quelqu’un pour monter ses meubles ou encore aider à payer son loyer !

La société est dure avec les femmes

Les aspects de la charge mentale peuvent être désagréables mais ne sont pas insurmontables. Tracas du quotidien, les femmes célibataires ou en couple aiment « bien faire » et n’ont pas le choix et y parviennent. Notamment lorsque le quotidien se fait seule. En effet il arrive d’avoir des journées plus difficiles et s’épancher sur l’épaule de quelqu’un afin de pouvoir échanger sur le quotidien et recevoir du soutien de son conjoint ne serait pas de refus cependant faire accepter qu’une femme soit aussi indépendante peut parfois devenir épuisant. 

« Elles ont voulu leur Indépendance, elles l’assument ! » 

Ce genre de cliché qui donne encore plus l’envie de se battre malgré les difficultés. 

Charge mentale au travail

Loin d’être une surprise, tout le monde est concerné sans parler de ces encore très nombreuses inégalités Hommes/femmes toujours présentes. 

La femme parvient petit à petit à faire sa place à différentes échelles. Cependant ces dernières semblent encore devoir prouver cette valorisation et mérite en travaillant non plus mais devant prouver « plus » en subissant là aussi une charge mentale importante. Faire valoir son augmentation, son changement de grade… 

Comment se fait-il que malgré les diplômes, les qualifications et l’expérience celles-ci soient encore désavantagées vis à vis de leurs collègues masculins ? 

La réponse est simple, le personnel semblerait être lié au professionnel. Si encore à l’heure actuelle les femmes seraient bien plus impliquées dans leurs tâches domestiques celles-ci sembleraient se répercuter dans l’ordre professionnel. (Congé maternité, récupérer les enfants à la crèche, enfants malades…) une charge cognitive qui empièterait sur celles-ci. Et continuerait à creuser ce fameux fossé de genres sur le marché du travail. 

De nombreuses difficultés « ignorées » mais bien présentes qui ont un impact tant sur l’inégalité professionnelle que sur l’épanouissement et le bien être mentale de celles-ci. 

C’est finalement en devant travailler plus en cumulant ces doubles journées : travail + reconnaissance mais aussi gestion du foyer pour le bien-être de tous que les femmes ont un besoin de flexibilité de plus en plus important notamment les mères célibataires pouvant mener une saturation mentale totale lorsque la pression a pris le dessus sur le bien-être. 

Comment gérer et prévenir la charge mentale ? 

Dire stop et faire ses valises seraient parfois solutions rêvées mais dans la vraie vie il n’est pas forcément recommandé de tout envoyer balader. 

Afin d’éviter de tomber dans le piège de l’épuisement émotionnel, Burn out ou encore Bore out lié au trop plein ou trop peu de reconnaissance. Des pistes et solutions existent afin d’enrayer ces conséquences. 

Savoir dire non, réduire les inégalités professionnelles ou encore prolonger le congé paternité seraient en effet des éléments à prendre en considération. Cependant là aussi il n’est pas toujours simple même possible d’envisager à ce type de recours. 

Avant toute chose il est important d’accepter la situation, accepter ce n’est pas se résigner. Il est important de prendre conscience de cette charge mentale. Prendre conscience que vous n’êtes pas parfaite, personne ne l’est. Les choses seront faites mais à votre rythme en adoptant la pratique du Lâcher prise et vous permettra de positiver. On s’autorise de faire une chose à la fois. Quelle est la priorité du jour ? 

Pour cela il est possible d’opter non pas pour une To-do bien trop anxiogènes mais une Did-list ! Félicitez-vous de ce que vous avez fait au quotidien et non pas vous focaliser sur ce que n’avez pas effectuer en vous flagellant par la charge de travail à effectuer. Cela ne sert à rien de planifier 10 choses et finir par se culpabiliser de ne pas avoir pu atteindre l’objectif. Qui bien souvent laisse un gout amer, en ayant une sensation « de ne pas être capable de », et de tomber dans le piège du manque d’estime de soi. 

On communique autour de soi, on en parle à son partenaire, à ses collègues, à son employeur, il est important de réussir à discuter en toute bienveillance en exposant le poids sur vos épaules afin de pouvoir trouver des solutions au sein de la sphère privée mais aussi à son travail. Afin de pouvoir trouver des solutions et se sentir libérée et comprise d’une situation qui pèse lourd. 

Une fois le dialogue installé n’ayez pas peur de déléguer. Ce n’est pas toujours évident surtout quand on a l’habitude de faire beaucoup et que l’on aime faire à sa façon. Chacun sera ce qu’il a à faire sans passer par des directives. Baissez votre niveau d’exigence avec vous-même et avec les autres tout sera fait. Positivez ! 

On s’organise, bien souvent clé de la réussite, on s’organise afin de ne pas se sentir dépasser. On fait participer chaque membre de la famille et dès le plus jeune âge afin de transmettre des valeurs et de prendre les bonnes habitudes. 

Le temps pour soi, prendre le temps et accepter d’en « perdre ». Penser à soi est important privilégiez-vous des pauses, des moments pour vous. Apprenez à vous déconnecter et vous recentrer sur vous même afin de pouvoir à nouveau donner. 

Allez soufflez et vous verrez !  


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