Grand Est, 31 octobre 2022,

C’était avant-hier, je suis de retour dans la famille durant la période des vacances de la Toussaint, afin de souffler et de quitter la vie Parisienne que je viens d’entamer. En effet comme évoqué précédemment, j’ai déménagé et vous en ferait un sujet bien plus complet. Cette vie comportant beaucoup de créativité, d’originalité, un rêve, une réalité mais de nombreux stress à côté, un petit poids caché. La vie la vraie quoi, c’est ça.

Nous avons toutes et tous nos obligations, sommes libres de nos choix, mais parfois ces derniers ne résultent pas ou du moins dans l’immédiat. S’accrocher, conviction, détermination, relaxation. Entre la vie de bohème et celle de l’entreprenariat, c’est l’art du cirque que je maitrise avec succès mais qui me demande de me requinquer. Par conséquent je me saoule au grand frais, à l’air nucléaire, sur la terre Mosellane, pas à dos d’âne mais là où les matins sont loin d’être chagrin, ce qui me change nettement du quotidien. J’exagère beaucoup, un peu moins pour l’amertume du moins ce qu’il en reste. ( prochain chapitre )

C’est Halloween, et je me suis dit qu’il fallait que je me mette à la page ou plutôt au gout du jour avec un sujet tendance lors de la pré-adolescence. Ça m’a marqué en effet. Depuis quelques semaines maintenant les rayons des magasins sont bondés de squelettes ambulants, de bonbons fluorescents, de collants déconcertants et de masques à boutons purulents. Il s’agit de la célébration de morts-vivants, des moins de trente ans du moins… (je ne dirai rien) permettant de se mettre en ambiance avant d’entamer la ronde familiale, celle de la promenade sur les pierres tombales, fleurie en chrysanthèmes délavés afin de saluer ceux que l’on aime, partis bien trop tôt vers le ciel.

Cette curieuse fête m’a fortement marqué depuis mes plus jeunes années, en effet j’ai ce souvenir que j’attendais cela comme Noël ou encore Pâques, peut être en raison de la récompense sucrée à la clé, mais aussi en raison de la fantaisie qui se dessinait autour de cette tradition lorsqu’il fallait se déguiser, comme partir en mission pour récolter nos quelques mets chez les voisins du quartier.

Halloween est commercial certes, mais je me rappelle que c’était magique, j’aimais ça moi, à partir de 17 heures il était permis d’aller en extérieur pour partir à la récolte de friandises sous forme de gelée, de serpents comme d’araignées. Hurler un bonbon ou un sort chez les voisins d’à côté et pour certains et bien plus téméraires, le bégayant malgré tout, devant la porte d’entrée de la maison cachée en haut dans la forêt.

Avec mes copines, nous étions insouciantes et c’était avec nos sacs plastifiés bien loin de l’écologie regardée de près que nous vagabondions dans les ruelles avec nos toiles en dentelles ramenant fièrement notre petit butin de bonbecs arlequin. Qu’est-ce que c’était bien.

La pleine soirée venue, il s’agissait du choix à la TV, le choix du film sacré, celui qui faisait peur, celui où l’on met un peu ses mains sur ses yeux, car il fallait bien faire croire au groupe de copains que l’on est tout sauf peureux, capable d’apprécier le découpage à la scie circulaire et au couteau de boucher bien aiguisé du pauvre mec qui venait se soulager le paquet auprès de femmes appropriées. ( Bien fait) Ça va on plaisante, un peu, quoi que.

Les films d’horreur, parlons-en, je suis loin d’en faire mon quatre heures, en effet âme sensible s’abstenir et cela, même encore à trente-deux ans. Je n’arrive pas à comprendre comment certains peuvent éprouver un réel plaisir à observer la manière utilisée par des sadiques dérangés ayant trouvé « l’ingéniosité » de capturer des proies pour mieux les dévorer. Excusez-moi mais quand on regarde la Star ac c’est que l’on aime le chant, la danse, l’expression du corps et les émotions, lorsque l’on regarde le bêtisier c’est parce que l’on souhaite rigoler ou parce que l’on se fait vraiment chier à la soirée du vingt-quatre du douze, celui qui regarde chasse et pêche éprouve un certain attrait pour la nature et pour les animaux, du moins les tuer… ( mauvais exemple ) Mais honnêtement me laisser entendre dire que l’on aime voir des fous, du découpage, du paranormal comme de la sorcellerie, je commence à douter de l’équilibre psychologique de certain. « C’est trop bien, ce soir on ne dormira pas ! » Ah bein figurez-vous que moi j’ai décidé de dormir donc calmos, je peux jouer la baby-sitter pour les plus petits en visionnant Casper et compagnie, cela sera approprié notamment pour un sommeil apaisé. Mes parents peuvent en témoigner, même en été je ne peux dormir sans draps de peur que l’on m’attrape le bras. Froussarde un peu, sensibilité rimant avec émotivité mais qu’est-ce que l’on aura rigolé.

Plus les années sont passées, plus Halloween est devenue une mode, une tendance qui tente de s’effacer car on oublie le pourquoi de base, le lendemain férié, la pensée vers nos ainés. Les soirées sont organisées, les nanas en costumes légers, le sexy Halloween pour mieux s’abandonner sur un dance floor endiablé, le prix indécent de la tenue citrouille portée une fois pour être le roi, devant les copains à boire une sangria à la main, jusqu’à se mettre minable bien loin d’être une soirée formidable. On rigole, on picole, on vieillit, on devient plus aigrie (pas encore ça va) mais on peine à retrouver toute cette camaraderie, qui n’est pas toujours définition d’amis.

Alors on re-visionne des images, des photos, des vidéos, des posts tagués bien loin de comporter la magie qu’Halloween représentait. En effet cette année je passe l’entière semaine à la maison, les fêtes et soirées sont devenues différentes de celles comparées à des années. Et soyons francs, j’ai bien trop joué avec le feu pour prendre le risque de me faire vampiriser dans une danse endiablée proposée par Dracula ou encore me laisser tenter par les paroles de Lucifer autour d’un verre.

Cependant, j’aimerais retrouver la magie d’antan par le fait de tout re-décorer, le foyer, d’accompagner les plus petits que je n’ai pas dans ma vie, sonner chez la vieille dame offrant des bonbons ramollis, s’éclater le ventre au Tagada et aux serpents piquants face à l’écran de sang, en émettant un rapprochement avec celui que l’on aurait invité à passer la soirée avec notre groupe de potes adorés. (Rêveuse un peu) Et si le courant passe, je veux bien allumer la lumière afin d’émettre une prochaine hypothèse sur une sortie ciné en acceptant de regarder un film sanglant à condition de me blottir dans les bras de ce dernier telle une enfant. Je m’égard, mais chaque moment de vie à un goût de nostalgie comportant des sentiments car c’est ainsi que je ressentais en étant enfant. Poète.

Bref, si l’on tient à évoquer ce qu’est Halloween aujourd’hui, notamment pour les grands enfants, je tiens par conséquent et rapidement évoquer les photos à foison sur le mur des lamentations, celui sur IG et en filtres gris, celui de montrer que vous existez par le fait d’avoir consommé dans la boîte la plus branchée, car c’est de cette manière qu’il est nécessaire de savoir briller. Je ne vais pas être rabat-joie, loin de là, mais j’aime exprimer sur papier un peu de vérité, comme celle que j’aimerais inventer ou réinventer.

C’est à dire remonter dans le temps pour m’occuper des enfants, entendre leurs rires me ramenant à la vie durant un cache-cache de la mort party, continuer à flirter avec l’insouciance en leur achetant des tenues de sorcière de beauté, les accompagnant à l’école tout en étant fière du costume réalisé par mes soins car la créativité est loin d’être négligée. Comme ce que ma mère faisait avec moi, avec nous. Et puis aller au ciné avec celui appelé Papounet, l’amour est partout malgré tout. Et pourquoi pas filer dans en soirée avec bulles mais simplicité, afin de me sentir comme une ado qui avait les yeux qui brillaient par toutes ces célébrations que nous offre chaque saison.

La trentaine passé, les fêtes comme Halloween c’est un drôle de sujet, car tout semble être différent, une transition entre les jeunes adultes et les adultes les vrais, face à celles et ceux qui sont en couple depuis des années, ceux qui ont conservé ce qu’ils appellent amitié, et puis il y a les autres, ceux qui ont des enfants et vivent la magie à travers ces derniers et enfin, il restent ceux qui ne sont pas dans les cases, les différents, les plus lents ou peut être ceux qui ne veulent pas faire semblent. Ceux qui ont gardé leur âme d’enfant et qui même après tout ce temps, passent les congés automnaux à réviser des pièces Théatralisées pour la rentrée, au coin de la cheminée, bouquin à la clé. À réinventer ce que pour eux représente Halloween à leur façon. Un partage, une histoire, une leçon face à ce que l’on pouvait croire, car dans le fond tout semblait mieux avant nan ? J’aime les fêtes et célébrations car peu importe le moment donné, je sais qu’à travers mes écrits moi seule suis capable d’y mettre la magie de celle que j’étais il y a une dizaine d’années.

À la vie à l’Amore, un bonbon ou un sort !

Happy Halloween


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